Genève Internationale et affaire extérieures

Introduction

La Genève internationale représente avant tout à mes yeux une part importante de notre histoire et de notre identité. Elle est à la base de la renommée et du rayonnement de notre canton, qui sont sans commune mesure avec sa taille. C’est une source de fierté et une chance que nous devons chérir, mais également entretenir. La Genève internationale s’affirme comme un lieu de dialogue et de concertation unique au monde. Mais c’est aussi un lieu où des choix majeurs s’opèrent, avec des impacts très concrets. Dans un monde confronté à une multitude de défis complexes et urgents, il ne se passe pas un jour sans que des décisions-clés ne soient prises à Genève, et ce, dans tous les domaines : santé globale, changement climatique, droits de l’homme, transformation numérique et conflits armés notamment.

Depuis la fondation de la Croix-Rouge en 1863, la Genève internationale a construit une longue tradition d’accueil d’organisations internationales et non gouvernementales, d’acteurs académiques, de la société civile et du secteur privé. En tant que siège européen des Nations Unies, Genève est le cœur opérationnel du système multilatéral et le centre le plus actif de la gouvernance mondiale : il accueille chaque année plus de 3400 réunions, 182 000 délégués du monde entier et quelques 4800 visites de chefs d’Etat et de gouvernement, de ministres et autres dignitaires. Avec une telle concentration d’acteurs, la Genève internationale est le lieu idéal pour échanger des savoir-faire et des bonnes pratiques et développer des idées pour améliorer la vie des gens. En tant que canton hôte, Genève s’engage à offrir aux acteurs internationaux des conditions-cadres optimales pour faire leur travail et relever les défis mondiaux actuels et futurs.

Depuis 2020, j'ai l'honneur d'avoir accueilli la Direction des Affaires Internationales (DAI) au sein du Département des Finances et des Ressources Humaines, ajoutant une autre perspective à ma vision que je partage avec vous.

Réalisations

GESDA

La fondation GESDA été créée en 2019, à l’initiative de la Confédération et en collaboration avec le canton de Genève. Après une phase pilote de trois ans, ses activités ont pris de l’ampleur et le renouvellement de son mandat doit, comme le prévoient ses statuts, être approuvé par le Conseil d’Etat ainsi que les autorités fédérales. Ces dernières ont déjà accordé à la fondation GESDA, le 4 mars 2022, la possibilité de poursuivre ses activités durant les dix prochaines années. Forte de son rôle d’Etat hôte, la Suisse tient à consolider le positionnement de la Genève internationale en tant que plateforme neutre propre à favoriser le développement de solutions communes aux défis de la planète. Cette volonté correspond à l’approche universaliste du gouvernement genevois, la fondation GESDA ayant notamment pour vocation d’évaluer les effets potentiels des avancées scientifiques et technologiques sur les individus et nos sociétés. Ainsi le 13 avril 2022, le Conseil d’Etat a prolongé jusqu’en 2032 la durée de la fondation Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA). Cette fondation conforte le territoire genevois dans son rôle d’épicentre de la diplomatie scientifique. Par la publication de ses rapports et l’organisation de son sommet annuel, elle contribue à réformer le fonctionnement du multilatéralisme et accroît la visibilité de la Genève internationale au-delà des cercles traditionnels de la gouvernance mondiale.


Solidarité internationale

Le 4 octobre 2001, le Grand Conseil genevois adoptait la loi sur le financement de la solidarité internationale. Celle-ci fixait un objectif ambitieux préconisé par les Nations Unies, à savoir que le canton de Genève consacre 0,7% de son budget annuel à la solidarité internationale, en soutenant divers projets dans ce domaine. Il s’agissait alors d’une première en Suisse qui a eu valeur d’exemple dans d’autres cantons. Cette loi a permis la création du service de la solidarité internationale. Ce service gère le fond cantonal de la solidarité Internationale et remplit la fonction d’interface entre les associations et ONG requérantes, l’administration cantonale et le Conseil d’Etat. Par l'intermédiaire du service de la solidarité internationale, l'Etat de Genève s'efforce de promouvoir un développement durable afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté dans les pays les moins favorisés et agir pour enrayer les inégalités socio-économiques, la discrimination et l'exclusion. 20 ans plus tard, la loi sur la solidarité internationale a permis de financer plus de 2'000 projets et de soutenir 342 associations à travers le monde. A l'occasion de cet anniversaire, une brochure numérique a été publié rendant hommage à celles et ceux qui ont œuvré à l’élaboration et à l’adoption de cette loi, ainsi qu’à toutes les personnes qui lui donnent vie depuis.


Soutient au peuple ukrainien

Sur mon initiative et celle du DAI, le 10 mars 2022, une aide d’urgence de 6 millions de francs a été versé pour soutenir les activités du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Ukraine. Le CICR est présent en Ukraine depuis 2014 et son intervention sur place compte parmi ses dix plus grandes opérations dans le monde (sur les 100 pays dans lesquels le CICR est présent), avec plus de 600 employés répartis dans six bureaux à travers le pays. Cet engagement s'inscrit dans le cadre de la loi sur le financement de la solidarité internationale. Il entend renforcer la position de Genève en tant que capitale mondiale du droit humanitaire.


CICR - prolongement de la collaboration jusqu'en 2025

Le 17 mai 2022, j'ai eu le grand honneur de marquer la volonté du Canton à poursuivre la collaboration entre notre République et le CICR. Ainsi, aux côtés de son président, Peter Maurer, nous avons signé une nouvelle convention de partenariat pour les années 2022-2025. Le canton démontre ainsi qu'il souhaite poursuivre la collaboration précédemment établie avec le CICR.  Cette nouvelle convention de partenariat a pour objectif de contribuer à des projets d’aide humanitaire que le CICR mène sur le terrain, dans le contexte particulier des conflits oubliés. L'engagement humanitaire du CICR, dont on constate aujourd'hui plus que jamais la nécessité, s’inscrit dans la lutte pour la défense et la protection des droits humains promue par le canton de Genève. Je tiens à remercier M. Maurer qui a déclaré être "extrêmement reconnaissant de la décision du canton de Genève de poursuivre son soutien à ses actions humanitaires dans les contextes oubliés. Trop souvent l’attention se porte sur ce que la majorité, inspirée par les médias, voit. Le CICR, organisation humanitaire qui protège et assiste les victimes des conflits et autres situations de violence, dénombre en 2022 plus de 100 conflits actifs dans le monde. Son personnel sur le terrain travaille sans relâche pour que toutes les personnes affectées puissent recevoir une aide humanitaire leur permettant de rester dignes."  La première convention entre le canton de Genève et le CICR a été signée en 2004, puis a été renouvelée à plusieurs reprises. La contribution annuelle de l'Etat de Genève au CICR est ainsi passée de 3 millions à 4,5 millions de francs depuis 2012. Pour les années 2018-2021, la subvention du canton de Genève a permis au CICR de mener ses activités humanitaires en Lybie, en Colombie, au Pérou, en Géorgie, en Afghanistan, au Myanmar, au Sri Lanka, aux Philippines, en Ukraine et en Israël/territoires occupés.