Non au virus des initiatives trompeuses
Photo : Crédit Yorick Chassigneux
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Nous on travaille dur, eux s’enrichissent en dormant ! Voilà un couplet que l’on n’arrête pas de nous servir ces derniers temps. Pourtant, rien n’est moins vrai; rien n’est plus caricatural. C’est de toute évidence le virus qui affecte la gauche de notre classe politique, laquelle s’empare de la fiscalité pour transmettre des messages mensongers.

À commencer par les partisans de l’IN 179, «Contre le virus des inégalités… Résistons! Supprimons les privilèges fiscaux des gros actionnaires». Soyons clairs et sans détour, cette initiative portera préjudice à nos PME et pénalisera les emplois qui en dépendent.

Pour rappel, l’objectif de l’IN 179 est d’imposer à 100%, soit le maximum possible, les distributions aux sociétaires détenteurs de participations qualifiées. C’est-à-dire, les personnes disposant de plus de 10% des actions de l’entreprise qui, le plus souvent d’ailleurs, est la leur! Mais qui sont «ces gros actionnaires» qui s’enrichiraient «en dormant», pour reprendre les termes de la gauche? Si je résume l’idée, il s’agirait de riches qui sont déjà bien trop riches et qui le deviendraient chaque jour un peu plus en ne faisant strictement rien. Quel prodigieux cliché.

Ce n’est pas parce que l’on est actionnaire que l’on dispose nécessairement d’une fortune colossale.

Ce n’est pas parce que l’on est actionnaire que l’on dispose nécessairement d’une fortune colossale. Prétendre le contraire traduit une méconnaissance crasse de notre tissu économique et de son fonctionnement. Je pense notamment aux jeunes générations d’entrepreneurs et entrepreneuses qui s’efforcent de créer leurs sociétés, qui s’y investissent corps et âme, qui prennent des risques et créent des emplois. Eh bien, c’est aussi à ces entrepreneurs et entrepreneuses que cette initiative s’attaque, mettant en péril le développement de leur entreprise.

C’est aussi à ces entrepreneurs que cette initiative s’attaque, mettant en péril le développement de leur entreprise.

Si les dividendes ne sont imposés que partiellement dans l’ensemble de la Suisse, ce n’est pas pour faire des cadeaux aux actionnaires mais pour atténuer la double imposition économique. Le dividende versé est en effet le fruit du bénéfice de l’entreprise, laquelle a déjà été taxée à cet égard.

Genève serait le seul canton à augmenter sa fiscalité alors que nos voisins s’emploient à réduire la leur.

Si l’IN 179 est acceptée, Genève serait le seul canton à surimposer les dividendes et ainsi, dans le même temps, une grande partie des entrepreneurs. J’irai encore plus loin, Genève serait le seul canton à augmenter sa fiscalité alors que nos voisins s’emploient à réduire la leur. Depuis 2011, nos revenus fiscaux ont progressé de 33%. Genève n’a pas de problèmes de recettes. Nous vivons au contraire dans le canton qui taxe le plus ses citoyennes et citoyens. L’imposition des dividendes a par ailleurs déjà été augmentée dans le cadre de la réforme fiscale et financement de l’AVS (RFFA).  Alors plutôt que de s’attaquer aux actionnaires, luttons pour maintenir notre attractivité, notre tissu économique et nos emplois en rejetant l’IN 179 le 12 mars prochain.